Le mobile-born
Comme chaque mois de novembre ces dernières années, nous voilà prévenus que le Noël à venir sera numérique. Le Père Noël ne nous a pas encore donné ses astuces de formation express pour convertir les lutins aux nouvelles technologies mais les sapins français abriteront cette année plus de 4 millions de tablettes et de smartphones…
Parmi les heureux qui auront été bien sages, des ados un peu boutonneux, des papas vaguement sportifs et des digital mums. Et, bien sûr, le petit dernier : le mobile-born !
Presque né de la dernière pluie, il ne saura sans doute jamais coller un timbre avec sa langue et se demandera ce qu’est « ce temps où on se parlait vraiment » évoqué par les anciens (= nous). Mais il nous ouvre une petite fenêtre sur un futur quotidien imprégné d'usages résolument mobiles et d’objets connectés…
What a wonderful and connected world
Les sondages et les enquêtes nous répètent que les usages mobiles gagnent du terrain à pas de géant et l’idée qu’on ne peut pas tout faire depuis son équipement mobile s’éloigne d’autant.
Cette question ne traversera probablement même pas l’esprit de notre mobile-born. Il débarque dans un monde où plus personne ne porte de sous-pull en acrylique et son hochet est l’équivalent d’un super ordinateur : le smartphone de maman !
Il va donc grandir avec des tablettes et des téléphones qui seront ses professeurs, son nutritionniste, son coach sportif et son banquier.
Selon son métier, son lieu de travail sera peut-être dématérialisé et la frontière entre sa vie professionnelle et sa vie privée sera encore amenée à se déplacer. Aujourd’hui 40% des employés sont au moins une fois par jour en situation de mobilité.
Sa voiture sera connectée et équipée, c’est déjà un important critère de choix pour ses parents au moment de l’achat d’un véhicule.
C’est pas cette robe que je voulais mettre
Selon l’étude « Crise du shooping et/ou shopping de crise » d’Altavia ShopperMind, 14% des Français se sentent capables d’abandonner l’hypermarché si l’offre sur le web est équivalente.
Quelles cartes auront à jouer les lieux de vente physiques pour une génération dont on imagine qu’elle n’aura aucun à priori sur la vente en ligne ?
Les freins au m-commerce que sont le manque d’ergonomie et les craintes pour la sécurité des données auront forcément trouvé leurs solutions quand le mobile-born sera en âge de devenir un e-shopper.
Les marques proposeront alors de nouveaux services adaptés à cette nouvelle espèce qui voudra être connectée en continuité.
Aujourd’hui, Estée Lauder, marque pionnière du digital, propose par exemple un service de live-chat avec ses artistes maquilleurs. Chez Audi, c’est la configuration en ligne qui permet de choisir ses options « comme si on y était » et le dispositif Audiconnect donne des informations sur le trafic et permet de planifier son itinéraire.
Le m-meilleur des mondes ?
Exit l’intuition ou la capacité à voir des gens qui sont morts, le mobile-born disposera d’un sixième sens plutôt numérique et ses attentes sur la façon dont l’information sera présentée et traitée seront bien différentes de ce que nous connaissons actuellement.
Le mobile-born n’entendra pas rester passif face au flux de ses données. Elles le berceront pendant ses premières années mais elles devront par la suite être organisées pour lui être utile et améliorer son quotidien.
De cette façon, il pourra aussi garder un œil sur nous, ancêtres des générations X et Y ! Si le grand âge nous fait devenir des acheteurs compulsifs, notre mobile-born désormais responsable en sera averti et annulera notre « commande en 1-click ». Mieux, il nous localisera quand nous ne retrouverons plus le chemin de la maison (de retraite). Les canicules n’ont qu’à bien se tenir, le mobile-born est là !