Retour d'expérience : audit de conformité RGESN pour Les Champs Libres

Avec Les Champs Libres nous avons pu réaliser notre premier audit RGESN version ARCEP de bout en bout. On vous raconte.

Publié le 04 février 2025 par Damien Legendre

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réalisation du site Les Champs Libres aura été un bel exercice de conception inclusive. Attachés à en faire un portail le plus accessible possible, minutie et revues régulières tout au long de de la conception ont permis atteindre un taux de conformité au RGAA de 91,23% (RGAA : Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité). Certes, ça n’est pas encore les 100% évidemment, mais les améliorations possibles sont bien identifiées et l’équipe des Champs Libres, celle de Rennes Métropole et la nôtre ont à cœur de continuer à améliorer ce qui peut l’être. Et cela bien au-delà du référentiel d’ailleurs.

La sobriété numérique comme mot d’ordre

L’inclusivité n’était pas l’unique fondation de ce projet, qui a également été un grand chantier d’écoconception web, dans le but de limiter l’impact environnemental de ce portail énormément visité (plus de 500 000 visites en 2024). Au passage, soulignons, s’il en est besoin, que l’accessibilité et l’écoconception ont à nouveau montré leur symbiose sur ce projet, proposant un grand nombre de points de convergence. Nous prendrons le temps de les détailler à l’occasion d’un prochain article.

Un suivi strict de la conception prenant ses racines dès l’avant-projet a ainsi été mis en place de manière à réduire au maximum l’impact environnemental de ce morceau de web. En début de projet, en 2023, nous naviguions alors avec le RGESN (Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques) comme l’une de nos références majeures de conception frugale. Il en était à ce moment à sa première version et portée par la DINUM. Nous avons ainsi vécu, en cours de projet, la transition vers la seconde mouture du référentiel et son passage à l’ARCEP en mai 2024, avec évidemment une phase d’adaptation pour l’ensemble des acteurs du projet concernés.

L'équipe projet pour l'audit RGESN du site des Champs Libres

De la mise en ligne à l’audit RGESN des Champs Libres

Après des mois de conception, des audits intermédiaires avec le concours de Greenspector, le portail est enfin mis en ligne et vit ses premières heures sur le web. Comme convenu, après quelques semaines entre les mains des contributeurs et des usagers, il est temps d’auditer la conformité du site avec le RGESN.

Pour bien fonctionner, il nous a très vite semblé logique après de premiers échanges avec Guillaume Rouan, responsable de l’équipe du côté des Champs Libres, que pour mener au mieux cet audit, il devait prendre une forme collégiale, rassemblant des “délégués” des différentes parties prenantes de la réalisation. Avec Guillaume, nous avons alors constitué une équipe de travail, composée de Estelle Soleillant et Matthieu Delsaut (Rennes Métropole) et de Richard Béguier (Datacampus – hébergement). Côté LunaWeb, à mes côtés, ce sont Sandrine Pawlicki, développeuse back-end, Manuel Taraud, développeur front-end, Éliza Vilgicquel, cheffe de projet qui sont venus compléter cet Ordre du Phénix (rien que ça) version sobriété numérique.

Pour avancer efficacement nous avons découpé cet audit en plusieurs phases qui se sont déroulées sur plusieurs semaines :

  1. Immersion et distribution : repasse générale de l’ensemble du référentiel et distribution des rôles dans le but d’aller à la pêche aux justifications pour l’ensemble des 78 critères. Chacun est alors en pleine connaissance de ce qu’il doit investiguer les jours suivants.
  2. Recherche des justifications : pendant environ trois semaines, chaque acteur de cet audit a donc dû glaner les justifications (lorsque c’était possible) des critères qui lui ont été attribuées. Cela peut parfois tenir de la “spéléologie” quand on parle de données remontant à plus d’un an, mais une bonne organisation de chacun tout au long du projet nous a grandement facilité les choses lors de cette étape.
  3. Atelier de mise en commun : pendant deux demi-journées, nous avons repassé l’ensemble des critères en séance commune afin de les valider ou non à la lumière des justifications que nous avions rassemblées. Pour certains, des questions subsistaient. Ils ont alors été remis une revue ultérieure (5 critères concernés lors de cet audit).
  4. Consolidation des critères restants : les jours suivants ces deux ateliers, nous avons finalisé la repasse des critères bloquants pour récolter des justifications supplémentaires, améliorer certains aspects du service et finalement les valider ou les invalider.
  5. Déclaration de conformité : À quatre mains, Guillaume et moi avons enfin établi un récapitulatif de cet audit, désormais publié sur le site des Champs Libres et proposant de télécharger au besoin le tableur d’audit complet mis à disposition. La déclaration est disponible sur la page éco-conception du site des Champs Libres.

Un tel découpage  de l’audit s’est avéré clairement payant puisque cela a permis d’éviter les angles morts et la perte de connaissances durant ces 2 mois de travail. Il y a en effet tellement de compétences concernées par le RGESN que beaucoup d’informations cruciales peuvent s’égrainer jusqu’à se perdre. Un groupe complet sans être trop nombreux, une bonne préparation de chacun et une animation d’atelier bien organisée nous ont alors permis de finaliser cet audit de la meilleure façon. Encore une fois, rien ne se fait tout seul, et les équipes de chaque entité se sont montrées exemplaires tant dans la préparation que la bonne communication.

Rendre compte à l’ARCEP de notre expérience du RGESN

En parallèle de ce travail d’audit de conformité RGESN, nous avons tenu un document de suivi des points d’améliorations que nous imaginons pour les évolutions du référentiel. Nous le communiquerons à l’ARCEP qui est demandeuse de ce genre de retours. On notera par exemple que la solution d’hébergement de DataCampus n’est pas réellement prise en compte par le RGESN et pourtant très intéressante du point de vue de la sobriété, ou la considération après exercice que ce RGESN peut être très difficile à mettre en place pour des petits acteurs du public par exemple, tant sur le coût que le temps ou les compétences.

Un premier audit RGESN dans le très bon rythme

Globalement, on retiendra de cette phase d’audit, qu’il s’agit d’un travail qui mérite d’associer un ensemble des acteurs du projet et de prendre le temps de s’appliquer pour aller au bout de la démarche. Même en connaissant bien le référentiel, des actions d’améliorations nouvelles sont parfois identifiées pour faire encore mieux. Bien que le référentiel soit encore jeune et améliorable, il a le mérite d’être engageant et d’évaluer la posture de la structure qui édite le service comme l’interface en elle-même à travers des aspects qui couvrent à la fois la technique, le design, l’usage, l’hébergement…

Je remercie sincèrement les équipes de Les Champs Libres, DataCampus et Rennes Métropole, qui ont toujours été dans le bon ton et dans une collaboration efficace pour faciliter le bon déroulement de ce premier audit RGESN pour eux comme pour nous.

Si le détail de cet audit vous intéresse, il est consultable directement sur le site des Champs Libres.

Rédigé par

Damien Legendre

Lead UX / UI Designer

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