Capsule Design #12 : À la découverte du RGESN 2024
Capsule Design #12 : À la découverte du RGESN 2024
Dans cette dernière Capsule Design de la saison, Damien nous présente la nouvelle mouture du RGESN suite à sa présention par l’ARCEP, le 17 mai dernier. Un podcast en immersion, pendant lequel vous pourrez notamment entendre Marina Ferrari, Secrétaire d’État chargée du Numérique, sur l’envie d’une portée européenne pour le référentiel français d’écoconception numérique.
Pour cette dernière Capsule Design de la saison, nous avons mis les petits plats dans les grands pour vous proposer, en immersion, la découverte du Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques dans sa version 2024 !
Damien s’est en effet rendu le 17 mai 2024 au CNAM, sur invitation de l’ARCEP, pour la présentation de la nouvelle mouture du RGESN.
L’occasion d’échanger sur ce référentiel avec certain.e.s professionnel.le.s de l’éco-conception comme Christophe Clouzeau, Anne Faubry ou encore Marlène De Bank, mais aussi d’en apprendre plus sur ses ambitions européennes avec Marina Ferrari, Secrétaire d’État chargée du Numérique.
Bonne écoute à tous et à toutes !
Damien : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de “Capsule Design”, du podcast “Salut les Designers”.
Vous l’entendrez, cette capsule a un format un petit peu particulier. Particulier, car le 17 mai dernier, je me suis rendu au CNAM, à Paris, sur invitation de l’ARCEP pour y assister au lancement du Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques, le fameux RGESN, dans sa version 2024.
Au cours de cet épisode nous évoquerons les grandes évolutions de ce référentiel et nous écouterons également plusieurs extraits des interviews que j’y ai réalisées, micro à la main, auprès d’intervenants et participants à cette journée.
Parmi les invités notables, vous pourrez notamment entendre Marina Ferrari, Secrétaire d’État chargée du Numérique qui a accepté de répondre à nos questions. Ça n’est pas tous les jours que Salut Les Designers pose ses questions à un membre du gouvernement. Alors, sans chichi, et sans cravate, j’ai sauté sur l’occasion.
Je vous le disais en préambule, le 17 mai 2024, nous étions ainsi que quelques dizaines de professionnels du web invités à découvrir en avant-première ce nouveau référentiel. Il est à noter que celui-ci est désormais piloté par l’ARCEP après transmission d’une première version mise en place à l’époque par la DINUM depuis 2022 et déjà très utilisée et mise en application sur de plus en plus de services web. Et c’est tant mieux, pourvu que cela continue !
Ce référentiel se montre ambitieux. La volonté d’en faire une locomotive du numérique responsable en Europe était marquée par la directrice de l’ARCEP comme la Secrétaire d’État Marina Ferrari.
Écoutons justement ce que notre Ministre chargée du Numérique exprimait à ce sujet juste après sa présentation.
Marina Ferrari : Je pense qu’il y a des mesures qui devraient peut-être être davantage portée, il va falloir convaincre, mais je pense qu’on est tous alignés là-dessus aujourd’hui, dans cette frugalité que doit trouver le numérique aujourd’hui.
Et donc, tout ce qui concerne effectivement la collecte de données pour la publicité, tout ce qui concerne le scrolling, tout ce qui concerne le dimensionnement des vidéos sur les différents terminaux, ce sont des choses sur lesquelles je pense on arrivera à trouver quand même un consensus au niveau européen, puisque on s’inscrit vraiment là-dedans aujourd’hui.
Voilà, la position, c’est de pouvoir poser ça. Mais c’est bien parce qu’on ne s’était pas du tout consulté avec la présidente de l’ARCEP et en fait, on a repris à peu près les mêmes thématiques. Preuve que déjà chez nous, il y a une forme de consensus qui est en place.
On voit un tournant quand on voit les enjeux en termes de chiffre, vous avez vu ce qui a été ce qui a été rappelé. Je crois que c’est très important de le rappeler aujourd’hui, le numérique va nous permettre de répondre à des défis majeurs qui sont devant nous, mais en même temps, si on ne veut pas perdre les gains grâce au numérique, il faut bien que l’outil de base soit aussi responsables et vertueux, parce que sinon l’un va annihiler l’autre, donc il faut bien que l’on mène. de concert ces deux thématiques à la fois. L’éco-responsabilité et à la fois le développement numérique.
L’idée c’est que ce référentiel, on puisse aussi le pousser au niveau européen, qu’il puisse être utilisé au niveau européen. On aimerait bien que du coup on en fasse la promotion.
C’est pour ça que d’ailleurs j’ai souligné le fait qu’il avait été traduit en anglais, je pense que c’est une très bonne initiative qui a été prise.
Damien : Ce référentiel a sa place au niveau Européen, c’est clair selon madame Ferrari. Traduit en Anglais, il est notable qu’un désir de le voir traverser nos frontières est plus que sensible et attendu. Reste à voir si la mayonnaise va prendre, mais cette forte volonté donne un peu d’espoir.
Depuis de longs mois, ce nouveau référentiel aux 78 critères, accompagné de leurs fiches pratiques a été l’occasion de se tourner vers les professionnels du numérique pour imaginer cette nouvelle version.
C’est ce qui nous avait déjà amené en octobre 2023 à nous retrouver dans les locaux de l’ARCEP pour partager nos idées et attentes au cours de plusieurs ateliers d’idéation. Il est appréciable de retrouver nos réflexions inscrites dans cette nouvelle mouture.
À Paris, j’ai pu retrouver Christophe Clouzeau qui nous avait invité à contribuer à ce RGESN et qui nous partage son sentiment sur le travail de mise en place de ce référentiel amélioré.
Christophe Clouzeau : La version 2024 du RGESN, c’est pour nous déjà un peu l’aboutissement de presque trois ans de travail, puisqu’on a commencé en début 2021 la version Bêta, quand on travaillait avec la DINUM, qui ensuite a été effectivement testée pendant plus de deux ans et ensuite repris par l’ARCEP en septembre 2023.
Nous ce que l’on a pu faire avec cette version, qui est présenté aujourd’hui de manière mature, cette fois-ci officialisée par l’ARCEP et l’ARCOM pour être très précis, c’est participer à la mise en place notamment d’un atelier d’idéation collaborative avec tous les experts du secteur du numérique responsable et de l’écoconception, avec tous les groupes, tous les acteurs franco-français qui sont venus des quatre coins de la France pour un atelier collaboratif pendant une demi-journée dans les locaux de l’ARCEP. C’est une chose qui n’avait jamais été faite à l’ARCEP, c’était une grosse nouveauté pour eux.
Et on a pu travailler comme ça, par tables de travail sur des sujets thématiques, tables qui tournaient en fait pour que tout le monde puisse intervenir sur l’ensemble des sujets et commencer à challenger dire les deux ans de travail, les points forts, les points faibles, les axes d’amélioration, ce qui manque sur le terrain, ce qui est demandé aussi sur le terrain.
Voilà, donc on a pu mettre ça en place avec Temesis.
On est ravis d’avoir pu faire ça et d’avoir réussi à regrouper l’ensemble des acteurs, quels que soient leurs objectifs en jeu, pour que ça puisse faire avancer le sujet.
C’était au mois d’octobre 2023, une belle après-midi, ensuite on a pu voir l’arrivée officielle au 2024 dans la Loi REEN, et puis ça y est, c’est lancé.
Damien : Ce référentiel comme il le souligne est innovant pour l’ARCEP qui s’est tourné vers nous, pro du numérique, pour travailler au plus près des besoins pour la réalisation de ce nouvel outil.
J’en profite pour remercier Christophe qui a joué le jeu du question / réponse, à la volée en marchant valise à la main le long des pavés du CNAM après la présentation du référentiel.
Concrètement plusieurs aspects évoluent dans ce RGESN à la sauce 2024. Son objectif principal reste naturellement similaire : réduire l’impact environnemental du numérique. En passant de 79 à 78 critères, la densité du référentiel reste équivalente.
Et pourtant ceux-ci ont évolué. On y retrouve des critères historiques comme celui lié à l’analyse de l’utilité qui exige de déterminer l’intérêt du service ou encore le celui qui attends une compatibilité avec des terminaux plus anciens de manière à lutter contre l’obsolescence et par la même occasion la surconsommation d’appareils dont nous savons à quel point ils représentent la grande part de l’impact du numérique sur notre climat.
Certains critères ont peu évolué sur le fond et conservent leur forme de question à se poser de manière à amener les concepteurs à questionner leur travail et leur démarche.
Pour autant, ils ont été reformulés et affinés suite aux consultations des professionnels du numérique et le travail des équipes de l’ARCEP et de l’ARCOM. Ce qui ne change pas et fait écho à des similarités avec le RGAA c’est la forme de ces critères avec chaque fois la présentation de l’objectif du critère, ses moyens de mise en œuvre et ma méthode de contrôle.
Bien que je trouve l’interface hébergeant ce nouveau référentiel moins lisible et agréable que celle de la DINUM, force est de constater que la recette de base est respectée et même enrichie. Bien qu’importante pour garantir l’appropriation, la forme aura l’occasion de progresser par la suite au fond.
Dans cette nouvelle mouture on retrouve en lieu et place des critères retirés ou fusionnés la notion d’Intelligence Artificielle que l’on retrouve dans une toute nouvelle section, la numéro 9, intitulée “Algorithmie”. Par exemple, le critère 9.4 : Le service numérique limite-il la quantité de données utilisées pour la phase d’apprentissage au strict nécessaire ?
Cette grande nouveauté est intéressante dans les faits et cruciale étant donné l’importance grandissante de l’IA dans notre quotidien de concepteurs comme d’utilisateurs. J’aurai beaucoup apprécié qu’elle aille davantage questionner l’utilité de ce genre de fonctionnalité et que l’on distingue l’IA qui rend des services de l’IA plus récréative. Cela reste un bon début qu’il faut encourager.
Après quelques jours, je n’ai pas suffisamment joué au jeu des septs différences avec précision mais de nombreux critères sont venus enrichir la démarche et d’autres ont été remis en cause jusqu’à parfois disparaître. Il ne reste qu’à tester tout cela pour découvrir en détail les nouveautés et imaginer l’horizon de la prochaine version de ce RGESN.
Je vous partage mes observations, mais j’étais très loin d’être seul pour cette présentation officielle. J’avais à mes côtés d’autres designers, comme Anne Faubry, co-autrice avec Aurélie Bâton du Guide d’écoconception des Designers Éthiques. Elle m’a partagé sa réaction au sujet de ce nouveau référentiel.
Anne Faubry : J’attendais avec impatience cette sortie du RGESN 2024 parce que c’est vrai que c’est un fort poids d’argumentation auprès de nos clients.
La première version avait ses limites, mais on avait déjà pu remarquer qu’il y a beaucoup de personnes qui s’y intéressaient, comme un objectif à atteindre dans leurs appels d’offres ou sur leur futur site.
Dans cette nouvelle version, je pense que les atouts vont être notamment la priorisation des critères. Jusque-là, il y avait des critères qui pouvaient avoir beaucoup d’importance, comme l’utilité du service et d’autres qui pouvaient être plus anecdotiques.
Et là, le fait de les hiérarchiser, ça va permettre de ne pas oublier et de mettre vraiment à leur juste place les critères les plus importants.
Par ailleurs, ils ont ajouté aussi d’autres critères, comme ceux sur l’intelligence artificielle qui pouvait être un angle mort jusque-là, en espérant que ça pourrait aider à juguler un petit peu certains emballement sur les nouvelles technologies.
Damien : J’ai également pu rencontrer Marlène De Bank, ingénieure de recherche pour The Shift Project le Think-Tank fondé entre autres par Jean-Marc Jancovici. Elle aussi a accepté de me livrer en quelques mots sa vision de ce nouveau RGESN.
Marlène De Bank : Ce qui est très intéressant à propos de ce référentiel autour de simplement le titre d’éco-conception, c’est qu’on va un tout petit peu plus loin que l’éco-conception.
Au Shift Project, on a eu de longs débats sur comment appeler ça, alors il y a des collègues qui disaient qu’on pouvait appeler sa conception systémique. L’idée, c’est de dire comment on conçoit, pas simplement l’efficacité d’un appareil, mais plus largement pour que ça puisse répondre finalement à des usages ou des besoins.
Et donc sur les cinq grands axes qu’il y a dans le référentiel l’éco-conception, il y en a quelques-uns qui sont un peu systémique ou en fait on va un peu plus loin que l’éco-conception parce qu’on s’est vraiment interrogé sur finalement un la fonction, l’utilité, donc ça, c’est très intéressant.
En revanche, il y a un axe qui a, selon moi, échappé à cette règle, c’est celui de l’intelligence artificielle qui a été présenté ou là, j’ai trouvé que les mesures qui ont été présentées restent très “efficacité”, sans trop se poser la question finalement de “Qu’est ce qu’on conçoit ?” et “Comment ça va être utilisé ?”.
Donc voilà, ça c’est la touche de déception, peut-être aussi parce que finalement sur l’intelligence artificielle, on ne peut pas dire qu’on est à la fin d’un processus d’innovation, que l’innovation est en train de de se faire. Donc après la question, ce que je trouve que ça va interroger, c’est comment on fait pour faire un processus d’innovation qui parvient en fait à faire, au cœur, de la vraie éco-conception. Voilà la première réponse.
Et puis deuxième réponse, qui relève peut-être un peu plus de la pédagogie, il y a quand même des efforts, je trouve qui sont faits par l’ARCEP, l’ARCOM et l’ADEM qui a travaillé avec eux sur comment vulgariser ces travaux.
Et je trouve que ça a beaucoup de sens parce que les personnes qui font de l’éco-conception, ça peut être quelquefois des responsables produits, peut-être des ingénieur, des experts en analyse de cycle de vie ou des designers, mais il faut réussir à faire le pont avec les équipes qui vont être plutôt côté marketing, côté modèle d’affaires.
Et comment, quand on conçoit le truc, réussir à embarquer ses équipes la, pour qu’en fait, à la fin, le marketing, le modèle d’affaires ne viennent pas gâcher les efforts de l’éco-conception. C’est hyper important.
Au Shift Project l’année dernière, on s’est posé la question de comment on fait pour essayer d’embarquer, si on est responsable d’un design, plus largement dans l’entreprise
Donc je trouve que tous les efforts de vulgarisation autour des conceptions vont plutôt dans le sens de créer un pont sur comment embarquer, et ça c’est tout à leur honneur.
Damien : Globalement la sortie de ce nouveau référentiel est saluée et il ne demande qu’à être éprouvé sur des projets concrets, puis mis à jour, avec à nouveau, l’appui des professionnels du numérique comme le soulignait Sandrine ELMI HERSI, responsable du projet côté ARCEP au moment de nous partager le fruit de leur travail.
On peut noter que dans cette nouvelle version, le RGESN ne se place pas comme un référentiel obligatoire dans son application. Il reste un guide jeune et perfectible et il convient de sensibiliser et embarquer les acteurs à la question de la sobriété numérique et non de les contraindre de but en blanc.
Écoutons à nouveau la ministre Marina Ferrari qui nous partageait son regard à ce sujet.
Marina Ferrari : Je pense qu’aujourd’hui, on arrive à une forme de maturité surtout cela, c’est le moment où on peut peut-être poser justement certaines obligations plus avant.
Après, je fais toujours attention, et ça fait partie de la politique française aujourd’hui de dire qu’il ne faut pas non plus que l’on casse l’innovation.
Donc il faut vraiment que sur chaque thématique qui seront identifiées, faire attention à ne pas trop contraindre pour casser l’innovation.
Mais je crois que c’est le moment effectivement, de pousser ces thématiques et pourquoi pas d’aller plus loin.
Damien : “Ne pas trop contraindre pour ne pas casser l’innovation” sont les mots de madame Ferrari que vous venez d’entendre. Ils marquent clairement la volonté de ne pas brusquer et d’accompagner ces évolutions dans nos conceptions numériques.
Elle appuie l’idée que nous avons atteint une forme de maturité sur ces sujets et qu’il est temps d’aller plus loin sur ces thématiques.
Pourtant, j’étais curieux de connaître l’avis des professionnels du numérique que j’ai rencontrés au CNAM au sujet de cette non-obligation du RGESN. J’ai posé la question à Anne Faubry des Designers Éthiques.
Anne Faubry : Je pense que ça peut être une première brique. Déjà auprès de mes clients, comme il fait très écho au RGAA sur l’accessibilité, les clients font le parallèle entre les deux et l’envisage vraiment comme de la mise en conformité sur ce référentiel.
Donc je pense que même si ce n’est pas encore obligatoire, ça a déjà un pouvoir de coercition si je puis dire, et je pense aussi que ça peut, le jour où il y a une volonté politique de rendre l’éco-conception obligatoire, être beaucoup plus facile et rapide parce que finalement, le référentiel est en quelque sorte déjà sur l’étagère.
Est-ce qu’il est vraiment utilisable en tant que tel, comme moyen d’obligations, je ne sais pas, parce qu’il y a encore beaucoup de critères qui sont effectivement un petit peu sujet à interprétations, ils ne sont pas encore tous aussi net et précis que dans le RGAA, mais on peut imaginer que ça rendrait l’obligation légale beaucoup plus rapide et effective, le jour ou Il y a une volonté politique de le faire.
Et comme la France est actuellement assez en avance sur ces sujets et a l’air de vouloir conserver ce côté pionnier à l’échelle européenne, on peut imaginer que la volonté politique suivra dans les années à venir.
Damien : Cette “première brique”, comme Anne la nomme, a le pouvoir selon elle de sensibiliser encore davantage les acteurs numériques. Il ne lui paraît donc pas encore prêt pour devenir une obligation légale qui arrivera probablement à l’avenir.
Pour compléter et enrichir ma compréhension, j’ai souhaité interrogé à nouveau Christophe Clouzeau sur cet horizon légal du référentiel.
Christophe Clouzeau : À titre personnel, je pense que pour une bonne application, il aurait dû être peut-être plus poussé d’un point de vue légal, d’un point de vue obligatoire on va dire, pour que cela aille plus vite sur le sujet,
Bien que le sujet aille vite, on le sent depuis quatre ans, sur la partie législation. Ça c’est juste d’un point de vue personnel.
Après, d’un point de vue professionnel, je pense qu’il y a une vraie volonté, qui était déjà issue de la DINUM, mais qui est en continuité chez l’ARCEP, qui est d’arriver avec une acceptation plus en douceur, de dire qu’il y a aussi une loi REEN qui est aussi en acceptation en douceur, sans aucun organisme de contrôle qui vient derrière.
Mais je pense que ça va se mettre en place en fait, nous c’est un peu le pari qu’on fait. Tout comme ça c’est mis en place sur le RGAA à travers des dizaines d’années.
Là, je pense qu’on va aller plus vite.
Damien : Comme vous l’avez entendu, pour lui aussi il y a une importance de mener ce sujet en douceur pour faciliter son acceptation.
Bien que nous sommes nombreux à souhaiter que le cadre légal s’applique prochainement comme c’est le cas pour l’accessibilité web, je partage les avis de Anne et Christophe qui vont dans le sens de celui de notre ministre chargée du numérique. Il semble que pour le RGESN aussi, tout vient à point à qui sait attendre.
Il s’agit donc désormais de prendre en main cette nouvelle ressource officielle et de l’appliquer sur nos projets à venir.
Anne Faubry m’a d’ailleurs signalé que d’ici peu, les Designers Éthiques mettront à disposition différents supports pour faciliter son usage.
Anne Faubry : Dans les prochains jours, il va y avoir un article qui va sortir, qui avait déjà été fait finalement sur la première version du RGESN, mais jamais publié malheureusement.
Donc l’idée c’est vraiment sortir cette fois-ci ce qui serait en fait une checklist pour les designers, étape par étape de leur projet, de la phase de cadrage à la phase de test et de maintenance ou de déconditionnement, toutes les choses qu’il faut faire pour être conforme avec, à chaque fois, les critères en face
Notamment parce que dans le RGESN, il y a des critères destinés aux designers et d’autres qui peuvent aussi impacter le design, qu’il faut prendre en compte et par ailleurs, quand on ouvre un référentiel, on est souvent un peu perdus parce qu’il y a soixante-dix-huit critères, il me semble, donc on ne sait pas forcément par quel bout commencer.
Le fait de les classer par phase de projet, de les traduire en termes de design sur “Qu’est ce que ça veut dire pour toi, designer ?” même certains qui paraissent de pas te concerner vont te concerner d’un point de vue front, back, choix de solutions, architecture, stratégie et de le traduire vraiment comme ça, par phases de projet.
Donc ça, c’est la première étape qui sortira dans les prochains jours, maintenant que l’on a accès au référentiel publié.
Ensuite il faudra mettre à jour le guide d’éco-conception, on l’a quasiment entièrement passé sur notre nouveau CMS Kirby et donc ça nous permet de maintenir à jour beaucoup plus facilement qu’auparavant.
Donc on espère aussi dans les prochaines semaines sortir sa version 3, finalement.
Et pour finir, l’intégré dans nos formations aussi, puisque c’est une attente des personnes d’être formées sur ces critères. Donc on intègre les critères dans nos formations, nos événements et autres.
Damien : De notre côté à LunaWeb nous avons plusieurs projets en cours, ou à démarrer, avec des porteurs projets très sensibilisés à ce sujet qu’est l’écoconception. Ils seront l’occasion d’expérimenter l’application de ces nouveaux critères pour eux comme pour nous. Et on a hâte de s’y mettre en fait !
Ce podcast un peu particulier touche à sa fin. J’ai pu m’essayer le temps de quelques heures au jeu du micro trottoir. La qualité de la prise de son est parfois perfectible, les grands halls du CNAM ne me facilitant pas la tâche.
En tous les cas, j’ai trouvé intéressant de vous proposer ces extraits pris sur le vif avec quelques-uns des acteurs de cette journée.
J’espère que cet épisode vous a plu et qu’il aura apporté un peu de vie à votre trajet quotidien, ménage de printemps, balade canine ou n’importe quel moment idoine à l’écoute de notre podcast.
En attendant le dernier épisode de la saison à paraître en juin, n’hésitez pas à vous abonner à la newsletter du podcast et à mettre une note sympa à cet épisode sur votre plateforme de podcast préférée.
À très bientôt !