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Capsule Design #15 : La Journée de l'écoconception numérique 2025

Capsule Design #15 : La Journée de l'écoconception numérique 2025

C’est déjà bientôt la deuxième édition pour la Journée de l’écoconception numérique ! Une occasion en or pour inviter Aurélie Bâton, UX/UI designeuse et co-organisatrice de l’évènement au sein de l’association des Designers Éthiques.

Publié le 08 janvier 2025

Pour notre premier podcast de l’année, Ynès, notre chargée de communication, reçoit Aurélie Bâton, UX/UI designeuse et membre de l’association Designers Ethiques pour nous parler de l’édition 2025 de la Journée de l’écoconception numérique !

Philosophie de création de l’évènement, choix de programmation, importance du concret et évolution des pratiques, autant de sujets passionnants qui égrènent cet épisode et seront explorés pendant cette journée du 6 février 2025 à la Maison des Associations et de la Solidarité, à Paris.

Bonne écoute à tous et à toutes et à vos billets !

Ynès : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Salut les Designers, le podcast de l’Agence LunaWeb !

Ici Ynès, et je suis très heureuse de vous retrouver pour ce premier épisode de 2025 !

Dans la continuité de notre playlist d’épisodes dédiés à l’écoconception, j’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui Aurélie Bâton ! Elle est membre de l’association des Designers Éthiques, et co-autrice du Guide d’écoconception des services numériques, que vous avez probablement déjà croisé si vous vous êtes intéressé au sujet.

Elle est également l’une des organisatrices de la très attendue Journée de l’écoconception numérique 2025 (alias la JEN25) des Designers Éthiques.

Salut Aurélie, merci beaucoup de t’être rendue disponible pour échanger avec nous aujourd’hui. 

Comment vas-tu ?

Aurélie : Bonjour, ça va très bien. Je suis contente d’être là, avec vous !

Ynès : Nous aussi ! Avant de commencer, est-ce que tu pourrais te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas et expliquer ton parcours ?

Aurélie : Je suis UX/UI Designer chez Entrelac, avec ma collègue Anne Faubry. Je travaille sur différents types de missions, dont une startup d’État, mais ça peut être aussi des missions avec des PME, des coopératives, des ONG.

En parallèle de ce rôle-là, je suis aussi, comme tu le disais, membre de l’association Designers Éthiques.

Je suis plutôt sur les sujets d’écoconception, mais aussi de systémie et je fais aussi des formations et de la recherche. Et c’est à ce titre que je suis là aujourd’hui !

Ynès : Est-ce que tu pourrais nous présenter en quelques mots les Designers Éthiques ?

Aurélie : L’association Designers Éthiques est une association de recherche-action qui travaille sur la responsabilité des designers dans le numérique.

Cela englobe différentes thématiques, donc pas que l’écoconception. Il y a aussi le design systémique, le design de l’attention et comment concevoir sans dark pattern. Il y a aussi la thématique de l’accessibilité, de l’inclusion. Et voilà, on élargit les thématiques aussi au fur et à mesure.

 L’un des objectifs des Designers Éthiques en tant qu’association de recherche-action est de produire des ressources pratiques pour les designers, mais pouvant aussi servir aux autres métiers du numérique.

Comme je disais tout à l’heure, on fait de la recherche et notre objectif, c’est aussi de pouvoir produire des ressources pratiques pour principalement les designers, mais après, ça peut aussi servir à d’autres rôles.

Comme tu le mentionnais, il y a le guide d’écoconception, mais il y a aussi l’Index conception responsable qui est sorti l’année dernière et qui traite justement des différentes thématiques, donc c’est assez intéressant à utiliser dans un projet. Il y a aussi le Guide de design sans dark pattern et la Matrice de systémie, etc.

On a pas mal de ressources à disponibilité sur le site des Designers Éthiques, n’hésitez pas à aller les voir.

Ynès : Très bonne promo ! En effet, vous faites déjà beaucoup de choses, et vous vous êtes lancé, il y a quelques années, dans la Journée de l’écoconception numérique.

Est-ce que tu pourrais nous dire ce à quoi on doit s’attendre pour l’édition 2025 ?

Aurélie : Effectivement, ça fait partie des chantiers de l’association, tout ce qui est événementiel, donc on a Ethics by Design et la Journée de l’écoconception numérique.

On en est à la deuxième édition officielle de l’événement. C’est, pendant une journée, des conférences et des ateliers dédiés à l’écoconception, mais pas que. En regardant le programme, vous verrez aussi qu’on va plus loin sur les sujets. Ça peut traiter des sujets connexes à l’écoconception, parce que c’est très important pour nous de montrer que l’écoconception, ce n’est pas quelque chose à faire en silo, c’est vraiment à regarder dans sa globalité.

 La Journée de l’écoconception numérique, ce sont des conférences et des ateliers qui tentent d’aller plus loin sur les sujets de l’écoconception, pour désiloter les pratiques.

On a des sujets sur les effets rebond, les risques systémiques, le cycle de vie, ses promesses et ses limites. Il y aura aussi la keynote de Ophélie Coelho sur la géopolitique et l’empreinte territoriale du numérique, voilà. Après, vous irez voir bien sûr le programme plus détaillé.

On a aussi des ateliers qui vont vraiment permettre de se mettre dans la pratique directement. Il y a des ateliers qui sont plus sur les outils. Par exemple, un atelier sur les nouveaux outils du collectif Green-IT, pour évaluer les parcours et l’empreinte environnementale des services numériques. Il y a aussi un autre atelier e-footprint pour modéliser l’impact des parcours utilisateurs.

Il y a des ateliers qui vont être sur, par exemple, la création d’une feuille de route éco-responsable, d’autres qui vont être plus sur les designs patterns qui peuvent induire des impacts environnementaux indirects. On a fait en sorte, en tout cas, que ça soit assez varié, que ça puisse aussi correspondre à différents profils et à différents contextes.

 Lors de cette journée, on s’attache à mettre en avant des retours d’expérience concrets. Qu’est-ce qui a fonctionné ou pas, et comment faire pour mettre en place ces démarches au sein de son entreprise.

On met toujours aussi un point d’honneur à mettre en avant des retours d’expérience. Là, on a deux conférences de prévues vraiment axées sur des retours d’expérience.

Il y en a une de France Travail, qui vont nous expliquer comment ils ont mis en place la démarche d’écoconception au sein de France Travail.

Et il y en a une autre qui va être vraiment sur les retours d’expérience d’application du RGESN, qui est pour rappel le référentiel général d’écoconception de services numériques.

Ça va être un partage de qu’est-ce qui a fonctionné, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné, comment est-ce qu’on peut faire pour mettre en place ça au mieux dans son entreprise.

 L’objectif c’est que chacun.e ressorte de cette journée avec des idées d’actions à mettre en place, et montrer aussi qu’on peut aller au-delà.

On a quand même cet angle pratico-pratique. L’objectif, c’est aussi de montrer qu’on peut aller au-delà de la mise en place de simples bonnes pratiques d’écoconception, niveau un ou deux. C’est vraiment de se dire : comment est-ce qu’on peut aller plus loin que juste s’arrêter à certaines bonnes pratiques d’écoconception.

La première édition a été un franc succès, donc on espère que la deuxième, ce sera pareil.

Ynès : Il n’y a pas de raison ! Merci pour cette petite présentation, tu as anticipé ma future question qui était : est-ce que cet événement correspond à tout type de profils ?

J’ai pu regarder la programmation et il y a l’air d’en avoir pour tous, c’est-à-dire que même quelqu’un comme moi qui suis chargée de communication, je sens que je peux y trouver des éléments.

Est-ce que c’est vraiment le cas ? Ou est-ce que tu conseilles quand même cette journée à certains profils ?

Aurélie : Non, pas du tout. Je pense que tu as dit ce qu’il en était. En fait, ça s’adresse vraiment à tous les profils du numérique, que ce soit des designers, développeurs, product owner, communication, marketing. Je pense que tous les profils peuvent y trouver leur compte.

On a fait en sorte de varier, comme je le disais tout à l’heure, les ateliers et les conférences pour que chacun y trouve son compte. On a aussi fait en sorte que certaines conférences soient animées par différents profils.

 La JEN25 s’adresse à tous les profils du numérique. L’objectif c’est de montrer qu’une démarche d’écoconception se fait à plusieurs, en équipe.

Par exemple, les retours d’expérience, ça ne va pas être un retour expérience que par un développeur ou que par un designer. C’est ensemble qu’ils vont faire leur retour d’expérience. C’est vraiment cette idée de “comment on fait”.

L’objectif, de toute façon, c’est de montrer qu’une démarche d’écoconception, ça se fait à plusieurs. Ce n’est pas un seul rôle qui va mettre en place l’écoconception. On fait ça à plusieurs, en équipe, et c’est important que tout le monde soit engagé dans la démarche.

Ynès : Très bien. J’ai noté qu’il y avait une dizaine de conférences prévues, sept ateliers et un débat mouvant.

Est-ce que tu saurais m’expliquer comment ça s’est organisé ? Combien de personnes travaillent derrière cet événement ? Comment avez-vous sélectionné les intervenant.e.s ?

Aurélie : Là, ça varie au niveau du nombre de personnes chez les Designers Éthiques qui travaillent sur l’événement, ça varie en fonction des phases. Là, on est, en gros, cinq ou six dans le copil, mais après, il y a certaines phases où on a besoin d’aide. Par exemple, le jour J, toute l’équipe va contribuer.

Pour la sélection des intervenant.e.s, on n’a pas fait de “call for paper”, par exemple, on n’a pas fait d’appel à contribution. On a choisi les intervenant.e.s en fonction des sujets qu’on voulait aborder, des sujets qui nous semblaient importants de traiter.

 Pour le moment, on sélectionne les intervenant.e.s en fonction des sujets que l’on souhaite aborder, et il nous reste encore beaucoup d’idées pour l’année prochaine !

On voulait aussi varier par rapport à ce qu’on a eu comme sujets l’année dernière. Donc, c’est avec nos connaissances, avec notre réseau et parfois aussi en faisant appel à notre réseau en leur demandant : « tiens, on aimerait bien trouver quelqu’un sur ce thème-là, est-ce que tu connais quelqu’un qui est bien pour cette thématique ? ».

Et puis après, ensemble, on a sélectionné en fonction des sujets qui nous semblaient les plus importants à traiter. Forcément, on avait beaucoup plus d’idées que de créneaux disponibles. Donc, on garde certaines idées pour la prochaine session, l’année prochaine.

Mais en tout cas, on n’était pas en manque d’idées d’intervenant.e.s.

Ynès : J’imagine ! 

Vous avez un certain nombre de partenaires pour cet événement parce que, nécessairement, ça se finance. Est-ce que vous aviez défini une charte pour les accepter ?

Aurélie : C’est une très bonne question. On n’a pas établi de charte à proprement parler. En général, ce qu’on fait, c’est que si on a un doute, on demande au reste de l’équipe : « tiens, je pensais à tel ou tel partenaire, est-ce que ça vous semble pertinent ? » On fait comme ça, dans le cas où on a un doute, on pose la question.

Mais en tout cas, effectivement, on fait attention à ce que les partenaires et les mécènes qu’on choisit soient en accord le plus possible avec nos valeurs.

Ynès : Ok. Et en parlant justement de cohérence, est-ce que l’événement en soi sera éco-responsable ? Qu’est-ce que vous avez mis en place pour que ça colle au maximum avec cette démarche globale d’écoconception ?

Aurélie : Oui, carrément, tu as raison. On essaie en tout cas de mettre en place une démarche éco-responsable sur l’événement.

Par exemple, pour le traiteur, on fait appel aux Marmites Volantes, qui nous font un buffet végétarien et zéro déchet, ou presque. Ils étaient intervenus l’année dernière et ça avait très bien fonctionné, les gens étaient contents. Donc, on a fait appel à eux de nouveau cette année.

 Sur plein de choix, comme la restauration ou les supports de communication, nous avons essayé d’être le plus possible éco-responsables, pour être raccord avec nos valeurs sur l’événement.

Pour les badges, on s’était posé pas mal de questions aussi. On avait tergiversé pas mal l’année dernière parce qu’on ne voulait pas acheter des badges exprès pour l’événement, en plastique, à usage unique. Et finalement, on avait opté pour faire des badges en papier cartonné nous-mêmes – merci Raphaël pour le travail – avec un petit cordon en laine et ça avait très bien fonctionné.

On avait aussi choisi de ne pas faire de kakemonos identifiés à l’événement avec, par exemple, les logos des partenaires, parce qu’on savait que ça aurait été valable que pour une édition. Donc finalement, on a décidé de ne pas le faire.

Donc ça va être sur des petits choix comme ça où on a essayé le plus possible de faire quelque chose d’éco-responsable.

Ynès : C’est génial de l’entendre, en tout cas !

J’avais une dernière question pour toi. Tu le disais, c’est la deuxième édition officielle, il y en a eu une première test.

Est-ce que tu as pu voir une évolution de la réceptivité du public au sujet de l’écoconception ? Est-ce que tu vois que les gens s’engagent de plus en plus au-delà de s’y intéresser ?

Aurélie : Oui, tout à fait. Effectivement, on avait organisé une première édition, une version zéro avec BetaGouv et Le Bon Coin, avant de faire la version qu’on a faite l’année dernière.

Et clairement, depuis, les choses évoluent. Les gens, déjà, sont beaucoup plus acculturés à l’impact et aux bonnes pratiques d’écoconception. D’où maintenant, le besoin de partager sur les retours d’expérience et d’aller au-delà des bonnes pratiques d’écoconception.

 On constate que les gens sont plus acculturés à l’écoconception. Maintenant, l’enjeu est de faire rentrer ces pratiques dans le B2B, les business models, pour les faire évoluer à plus grande échelle.

Les enjeux maintenant, c’est aussi de faire rentrer ça dans les process, pas que sur des sites vitrines, mais aussi sur des applications métiers en B2B, comment faire évoluer les business models ou même les remettre en question, comment associer aussi les les enjeux d’accessibilité, d’open source, de respect de la vie privée aux enjeux d’éco-conception.

Ynès : C’est super, ce sont des nouvelles encourageantes !

C’est sur ces mots positifs que j’ai envie de te remercier Aurélie pour ton temps. Cette JEN25 – oui, parce que je ne l’ai pas dit, c’est le raccourci pour “Journée de l’écoconception numérique 2025” – va être l’un des temps forts de l’année, sur le sujet de l’écoconception en tout cas.

Nous, on a très hâte d’y être, on y passera une tête évidemment, on se retrouve donc sur place le 6 février avec les autres designers, Éthiques en particulier, et ce super programme. 

Et puis, petit message aux auditeurices, si vous souhaitez vous y inscrire, foncez ! Pensez à réserver votre place pour ne pas manquer l’événement.

Merci beaucoup Aurélie !

Aurélie : Avec plaisir, merci beaucoup.

Ynès : Au revoir.

Aurélie : Au revoir !

Ynès : Il ne me reste plus qu’à vous remercier d’être toujours plus nombreux à suivre notre podcast. Nous espérons que ce nouvel épisode vous aura plu. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode de Salut les Designers.

En attendant, n’hésitez pas à écouter ou réécouter les précédents épisodes et à vous abonner à la newsletter du podcast pour retrouver l’ensemble des ressources de nos épisodes. Vous y retrouvez notamment les tips et conseils de nos invités. C’est sur le site de salutlesdesigners.lunaweb.fr que ça se passe.

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Sur ce, on vous souhaite une très bonne journée et à bientôt pour de nouveaux épisodes de Salut les Designers.