Atelier Choose Me a Feature, ou comment distinguer l’essentiel de l’accessoire ?

Notons en préambule que si cet atelier a été conçu par notre team, celui-ci s’est inspiré d’autres pratiques vues ici ou là, lues dans notre veille, ou expérimentées dans d’autres contextes. L’idée étant de co-construire avec nos clients et de les amener progressivement à s’approprier le sujet que nous abordons ensemble. Ici, trancher parmi les fonctionnalités incontournables, celles à garder pour plus tard, celles dont les utilisateurs pourraient se passer ou encore celles auxquelles nous n’aurions pas encore pensé.

L’atelier Choose Me a Feature a été mis au point par Damien et Sandrine, alors que nous avions entamé une collaboration pour un nouveau service web, en création. Tout était alors à construire, et le projet d’interface sur lequel nous bûchions était ambitieux. L’enjeu était fort pour le porteur de projet, car l’interface à déployer devait susciter l’engouement de ses utilisateurs. Or, notre client avait envisagé plusieurs dizaines de fonctionnalités à afficher sur son interface. C’est donc à ce moment précis que nous avons pensé à monter cet atelier, dans le but d’aider notre client à les prioriser.

Mais pourquoi faire le tri, si toutes ces fonctionnalités sont autant de possibilités d’interactions ou de services supplémentaires pour l’utilisateur ? C’est justement la principale raison, car trop de fonctionnalités, trop d’informations brouillent les pistes et perdent l’utilisateur. D’autant plus en phase de lancement, où le potentiel « lead » de passage sur l’interface doit saisir en quelques secondes ce à quoi il peut accéder et la valeur ajoutée du produit ou service proposé. Autre critère : le budget ! Car certaines options peuvent se révéler très gourmandes en temps (et donc en argent) alors que leur impact est minime.

Le principe de cet atelier Choose Me a Feature est assez simple, et s’organise en trois phases.

Le matériel : des post-its (pleins) et un grand tableau blanc sur lequel nous dessinerons progressivement trois colonnes — la première étant plus large que les deux suivantes. À ce stade, nous n’explicitons pas ce que désigne chacune des parties, pour laisser une part de spontanéité dans les échanges.

Nous invitons ensuite notre client à noter toutes ses idées de fonctionnalités et de contenus sur des post-its, puis à les coller dans la première colonne. Cette étape est d’ailleurs la plus longue, car elle nécessite de faire le tour des options possibles, de les nommer, de les préciser et parfois de les scinder en plusieurs post-its.

Une fois ce premier travail finalisé, nous convions notre client à choisir les dix fonctionnalités les plus importantes pour son interface — et à les déplacer dans la colonne centrale. C’est ici que notre rôle de conseil prend toute sa place, pour aider notre interlocuteur à trancher, sans l’orienter.

L’atelier Choose Me a Feature touche presque à sa fin, mais il reste une dernière étape : sélectionner, dans la colonne centrale, les trois fonctionnalités vraiment indispensables pour enfin les apposer dans la colonne à droite. Des choix qui suscitent à nouveau des discussions animées, éclairées de notre expertise en la matière.

Ce format présente plusieurs atouts, même s’il peut générer un poil de frustration du côté de notre client : très visuel (on peut voir, constater, le cheminement de notre réflexion commune sur un tableau blanc), cet atelier met en lumière l’essentiel, la substantifique moelle du projet à valoriser sur l’interface. Pour autant, les fonctionnalités qui n’apparaissent pas dans la colonne de droite ne sont pas vouées à être délaissées, car elles pourront être déployées dans un second temps. C’est aussi tout l’avantage de Choose Me a Feature : se projeter dans le temps pour faire évoluer le projet et l’interface.

Autre point, auquel nous tenons : les choix n’ont pas été arbitrés par un expert-sachant, mais bien par le client lui-même, qui s’est approprié la méthodo tout en en saisissant les enjeux. Puissant non ?