L’écoconception, pour des interfaces plus vertueuses
Et si, en 2021, nous nous dirigions vers un numérique plus responsable
et plus respectueux de l’environnement ?
[Mise à jour mai 2022 : nous avons créé un espace dédié à l’éco-conception web et la sobriété numérique collectant toutes nos productions]
Le numérique se développe et s’accélère, les activités se digitalisent, et les interfaces web sont de plus en plus nombreuses et sophistiquées. Cela impacte directement l’environnement.
En effet, le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, et c’est 1,5 fois plus important que le transport aérien !
Pire, on sait que cette empreinte carbone sera du double d’ici à 2025 ; c’est à dire… demain.
Il est donc urgent de réduire l’impact du numérique sur notre environnement.
Le numérique pollue-t-il vraiment ?
Selon de nombreuses études (dont « Clicking Clean » de Greenpeace), le secteur du numérique pèse environ 20% de la consommation électrique mondiale en 2020. Plus concrètement, si Internet était un pays, il serait le 3ème consommateur mondial d’électricité après la Chine et les États-Unis.
La pollution numérique est d’abord engendrée par le fonctionnement d’Internet, c’est à dire l’envoi et le stockage de données (vidéos, images, mails…). Le streaming vidéo arrive d’ailleurs en pole position et représente à lui seul 60% des flux de données sur Internet. Selon Greenpeace, la consommation mondiale de streaming vidéo (VOD, clips vidéos, pornographie…) émet chaque année 300 millions de tonnes de CO₂, soit 1% des émissions mondiales à effet de serre. Autant que l’Espagne !
Mais l’utilisation quotidienne du numérique n’est malheureusement que la face visible de l’iceberg. En effet, la pollution numérique est principalement générée par la fabrication des terminaux (smartphones, tablettes, ordinateurs, smartTV, consoles…etc). À titre d’exemple, 90% de l’énergie consommée par un smartphone est générée lors de sa fabrication.
Des chiffres qui donnent le tournis ! Surtout quand on se projette dans un futur proche. En effet, la forte augmentation des usages numériques présage un doublement de l’empreinte carbone générée par le numérique d’ici 2025 (toujours selon Greenpeace). Et le nombre d’utilisateurs passerait de trois à plus de quatre milliards en 2030 dans le monde.
Il est donc grand temps de faire quelque chose !
Alors comment réduire notre pollution numérique ?
Nous pouvons tous, au quotidien, mettre en place de nombreuses bonnes pratiques pour réduire notre pollution. Allonger la durée de vie de nos équipements informatiques, privilégier le téléchargement plutôt que le streaming vidéo, bloquer les lectures automatiques de vidéo sur les réseaux sociaux, limiter les objets connectés, stocker le minimum sur le cloud, éteindre notre box, vider régulièrement sa boite mail… et bien d’autres encore.
Mais nous, acteurs du numérique, nous avons encore plus notre rôle à jouer !
Dès la conception et le développement des systèmes ou des interfaces web, nous pouvons réduire l’impact environnemental. C’est ce que l’on appelle l’écoconception web.
L’écoconception web
D’après l’Afnor, « l’écoconception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou d’un service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie ».
Plus concrètement, et dans notre cas (la conception d’interfaces web), il s’agit d’une démarche qui vise à limiter l’impact environnemental lors de la conception de l’interface mais aussi lors de son utilisation.
Pour cela, nous allons « alléger » les fonctionnalités de l’interface et adopter les meilleures pratiques en termes de qualité et de performance. Et cela, tout en répondant aux objectifs (de visibilité, de business, de conversion…) du projet.
Concrètement, comment s’applique l’écoconception ?
Réduire l’impact environnemental d’une interface web ne passe pas uniquement par une optimisation du développement. C’est bien plus complexe, et tous les acteurs du projet devront y prendre part.
Autour de la table seront réunis : le designer, le chef de projet, le développeur front-end, le développeur back-end, mais aussi le rédacteur et l’hébergeur.
Tous ces acteurs pourront alors mettre en application les quelques bonnes pratiques d’écoconception Web, et ce, dès la phase de conception.
Recherchez la sobriété fonctionnelle
Il s’agit d’alléger les fonctionnalités du site à concevoir et même éliminer les fonctionnalités non-essentielles. Vous pouvez aussi optimiser les parcours de vos utilisateurs, ce qui permettra d’éviter le chargement de nombreuses pages inutilement. Autre bonne pratique qui consiste à privilégier la saisie assistée plutôt que l’auto-complétion.
Adaptez et allégez le design
Dans la phase de conception graphique de votre site, préférez un design simple et épuré et favorisez les polices standards pour éviter les temps de chargement. Nous vous recommandons aussi d’éviter la surcharge d’images. De plus, la conception en mobile first sera beaucoup plus économe en ressources.
Adaptez les choix techniques.
Tout d’abord, cela concerne le choix du socle technique de votre site. Utilisez un framework ou développez votre interface sur-mesure. Limitez aussi l’utilisation de plugins, souvent energivores pour assurer leur fonctionnement total (et parfois pour des fonctionnalités dont vous n’aurez même pas besoin). Créez une architecture de code au cordeau, au plus proche des recommandations du W3C, et limitez les requêtes aux bases de données.
Optimisez la performance de l’interface web.
Pour assurer la performance de votre interface de nombreuses optimisations sont possibles, comme redimensionner les images en dehors du navigateur et compresser celles-ci pour alléger au maximum le poids des pages. Il en sera de même pour les documents pdf.
Limitez le nombre de CSS et les compresser, puis compressez les feuilles de style CSS et les bibliothèques JavaScript. D’ailleurs, nous vous recommandons d’éviter les animations Javascript et CSS trop coûteuses.
Travaillez les contenus.
Le contenu va lui aussi participer à l’optimisation de l’impact environnemental de votre site. Pour cela, pensez à compresser les documents, adaptez vos textes au Web et pensez aussi à adapter les vidéos aux contextes de visualisation.
Vous pouvez retrouver les 115 bonnes pratiques de l’ADEME dans cet ouvrage, accessible en ligne.
L’écoconception chez LunaWeb
L’écoconception, c’est avant tout un état d’esprit, une conviction.
Partagée par tous au sein de l’Agence, c’est une démarche dans laquelle nous nous sommes engagés au quotidien. Et cela, en parallèle d’une démarche globale plus respectueuse de l’environnement : dans nos bureaux, dans nos déplacements, dans le choix de nos fournisseurs, etc.
Dans notre métier, et pour le compte de nos clients, nous appliquons autant que possible les principes de l’initiative Opquast green IT et ceux du Green Code Label, qui visent tous deux à produire des dispositifs économes en consommation d’énergie (comme le site du Grand Débat sur la transition énergétique porté par Nantes Métropole, qui a reçu le label OR du Green Code Label).
Pour conclure...
Nous mettons en application cette démarche d’écoconception web autant que possible. Et dès que nous en avons la possibilité, nous y sensibilisons nos clients.
Car au delà de l’impact environnemental, les bénéfices sont multiples. La mise en place de ces différents leviers améliore l’expérience utilisateur (grâce à l’optimisation des parcours), les taux de conversion (réduction des temps de chargement) et le référencement (Google privilégie les sites qui s’affichent rapidement).
Enfin, la communication et le marketing ne doivent pas se priver de mettre en valeur un site écoconçu… qui matérialise un positionnement authentique de l’entreprise ou de la marque en question.
Les voyants sont au vert, ne perdons plus de temps ! Et RDV dans quelques semaines pour un webinaire consacré à l’écoconception web (si vous souhaitez être déjà pré-inscrit, dites-le nous).
—
Nos sources pour cet article : Ademe : écoconcevoir des produits, Collectif Green IT : La check-list écoconception web ; Greenpeace : La pollution numérique, Grizzlead : La pollution numérique : les bonnes pratiques à adopter, The shift project : Usage vidéo et effet sur le climat.
Rédigé par
Tags