Les ice-breakers, c’est du sérieux !
Du très sérieux même. Devenus tendance dans l’univers du consulto-formateur, les ice-breakers sont victimes de leur succès. On les verrait trop ludiques, trop décontractés — alors qu’on nous demande de travailler de façon studieuse et méthodique. Et bien justement : les ice-breakers sont des outils puissants pour travailler de façon studieuse et méthodique. Car ils permettent d’embarquer tout le monde le temps d’un atelier de plusieurs heures, souvent très dense pour les participants. La preuve.
Publié le 02 juin 2020
On ne dérogera pas à la règle du petit pas de côté en ce début d’article, essentiel pour nous assurer que nous partons tous sur les mêmes bases.
Qu’est-ce donc qu’un ice-breaker ? Un anglicisme oui, qui signifie « briseur de glace », mais pas que. Ce terme désigne de façon assez large toutes les sessions introductives, les préambules à des ateliers en groupe — qu’il s’agisse de cogiter ensemble ou d’écouter sagement le formateur. Ces ice-breakers sont précieux, car ils permettent à la fois de mieux connaître le groupe et les individus qui le composent, et de mettre les participants au travail, l’air de rien.
Faire connaissance et prendre le pouls du groupe
Imaginez : vous êtes convié à un atelier personas dans nos locaux. Votre groupe de choc est constitué de quelques membres de votre service commercial, et de votre équipe marketing & communication — l’idée étant d’avoir le plus d’input (ou de matière en VF) possible pour alimenter cet atelier.
Pourtant, vous ne vous connaissez pas tous. Parce que vous n’avez pas forcément l’habitude de travailler ensemble, ou du fait des mouvements naturels dans une entreprise. Bref, vous êtes réunis de bon matin pour potasser sur un sujet ardu, qui vous demandera un maximum de concentration individuelle… et de travail en collectif.
De notre côté, nous gardons toujours notre posture d’animateur-observateur. Car notre mission est double : arriver au résultat escompté (définir et prioriser vos personas) avec l’implication de tout le groupe (et pas seulement de quelques membres, plus à l’aise dans ce type d’exercice).
C’est cette dynamique de groupe que nous essayons d’activer à l’occasion d’un court ice-breaker. Pendant ces quelques minutes, nous observerons chaque participant et leurs interactions entre eux. Ce qui nous permettra ensuite d’adapter les sous-groupes de travail, et parfois le contenu de l’atelier à venir.
Vous faire bosser… mine de rien
Oui, un ice-breaker est ludique. Mais ce côté ludique n’est qu’un prétexte pour détourner votre attention, et vous amener progressivement au résultat escompté — adopter une posture, comprendre un nouveau sujet, esquisser une ébauche de travail. Un exemple ? On vous en donnera trois, que vous connaissez déjà si vous nous lisez assidument. :)
Restons encore un peu dans notre atelier persona. En guise de mise en jambe pour briser la glace, nous vous proposerons d’annoter sur un papier une anecdote personnelle, qui sera ensuite mélangée à celles de tous les participants.
Des groupes seront constitués, qui devront découvrir à tour de rôle l’auteur de l’anecdote qu’ils auront piochée.
À quoi cela sert-il donc ? À créer une dynamique de groupe comme nous vous l’avions dit, mais aussi à faire prendre conscience de certains biais : les stéréotypes, les préjugés, et autres idées reçues qui pourraient polluer voire fausser les travaux à mener pendant l’atelier persona.
Autre exemple : notre ice-breaker pour nos ateliers experience maps. Toujours en groupe, les participants devront imaginer la pire journée d’un persona présenté en amont, dans une situation précise (par exemple dans sa maison connectée). Si le côté ludique reste bien présent, les participants travailleront sans le savoir sur leur première experience map, tout en réfléchissant de manière chronologique à son parcours — et c’est exactement ce sur quoi nous bûcherons juste après.
Parfois même, ces ice-breakers nous permettent de stimuler la créativité des participants — sujet ô combien sensible, car rares sont ceux qui se qualifient a priori de créatifs. Grâce à un petit atelier qui consiste à réutiliser des cercles sur une feuille pour leur donner une autre forme ou un autre sens qu’un simple cercle (des œufs, un œil, etc.), on peut faire des merveilles. Car on démystifie la créativité, devenue accessible à tous, tout en identifiant les stratégies mises en œuvre par chacun.
Bref, vous l’aurez compris, les ice-breakers ne sont ni des jeux ni une fin en soi. Mais un moyen assez subtil de faire passer un message, d’alimenter une réflexion et de mettre les participants individuellement et collectivement dans le bain du sujet qui nous tiendra en haleine toute la journée — dans la joie et la bonne humeur. Et c’est déjà beaucoup !
