Les personas UX... pilier de la conception centrée utilisateur.
Étudier de près vos profils types, c’est opérer ce fameux pivot dans votre vision de la communication, tous supports confondus — site web, application, plaquettes, présentations, réseaux sociaux… Car aujourd’hui, à l’ère de l’expérientiel, c’est l’une des clés pour rester dans la course, voire même pour exister, tant les attentes sont fortes du côté des consommateurs et des utilisateurs. La communication descendante est définitivement révolue : elle se co-construit avec celles et ceux que vous souhaitez toucher, attirer, convaincre.
Pour autant, la notion même de persona peut être galvaudée. Le travers serait de définir ces différentes typologies de clients autour d’une table, en entre-soi. Déterminer ses personas, c’est prendre de la hauteur, se confronter au terrain, entendre l’inattendu et l’intégrer dans les choix à arbitrer.
Vous avez dit persona ?
Petit pas de côté avant d’entrer dans le vif du sujet. Les personas sont bien plus qu’un concept marketing : ils puisent leur sens dans la psychologie analytique. Jung (Carl Gustav de son petit nom), médecin psychiatre suisse à la première moitié du XXe, en est le fondateur. Il s’inspire alors du terme « persona », qui désignait les masques revêtus par les acteurs de théâtre dans l’Antiquité. Par extension, pour Jung, le persona est le masque porté par les individus, pour se plier aux exigences sociales.
Plus tard, en 1999, Alan Cooper, développeur de renom, réutilise le terme persona pour qualifier des « types d’utilisateurs probables d’un système informatique ». Dans les années 2000, la notion de persona est challengée et complétée par de nombreux travaux de chercheurs, dont Blomquist & Arvola qui la définissent par « un archétype d’utilisateur, à qui l’on a donné un nom et un visage, et qui est décrit avec attention, en terme de besoins, de buts et de tâches ».
Du masque porté au théâtre, à celui assumé ou attribué en société jusqu’à celui esquissé dans nos recherches UX… L’évolution du mot et de sa signification est pleine de sens. Car il s’agit ici d’une interprétation, que nous voulons la plus fidèle possible grâce aux méthodes que nous avons peaufinées au sein de notre laboratoire, Iris UX Lab.
Des proto-personas aux personas UX
Le persona est donc une interprétation, un personnage fictif qui nous éclaire sur les freins, les aspirations, les usages, les contextes de celles et ceux qui constituent votre cœur de cible. Pour mieux les connaître, et réduire la marge d’erreur, nous travaillons sur deux types de personas : les « proto » et les « UX ».
Les proto-personas sont en quelque sorte l’étape numéro 1 avant les personas UX. C’est la base de la base dans nos travaux de recherches. Ils se fondent sur des études quantitatives et des mises en situation de nos clients, qui devront se glisser dans la peau de ceux qu’ils souhaitent toucher. Ici l’apport d’un tiers objectif (nous) est indispensable pour justement éviter l’entre-soi évoqué au début de cet article.
Au travers des différents ateliers, nos UX Researchers auront pour mission d’écouter, titiller, questionner et croiser les affirmations, échanges et informations partagées. Côté client, le travail lié aux proto-personas est immersif, pour une prise de conscience plus large des utilisateurs qu’ils convoitent.
Et le persona UX ? Il se construit grâce à des études qualitatives, sur le terrain ; au travers d’interviews et d’observations. Plus long, ce travail est cependant plus riche en enseignements que pour les proto-personas. Il est aussi davantage centré sur l’expérience de l’utilisateur — d’où son qualificatif « UX ».
À l’issue, le proto-persona a vocation à segmenter les différents profils, avec une vision clairement marketing. Le persona UX quant à lui identifiera à la fois les leviers psychologiques (les aspirations par exemple) et pragmatiques (comme le contexte d’utilisation d’une interface, en mouvement, sur un chantier).
Autant de points d’accroches qui feront la différence lors de la phase de conception… et d’utilisation finale !